Aujourd’hui, la place des femmes et des hommes est-elle équivalente en matière de recherche ? Comment a-t-elle évolué ? Françoise BRINGEL
La place des femmes en recherche est encore de nos jours loin de l’équilibre, avec un curseur moins favorable dans le secteur privé que le secteur public, et de fortes disparités entre disciplines. Selon un rapport de l’Association nationale des études féministes (Anef), la hausse de la proportion de chercheures depuis les années 2000 est régulière, avec un rythme lent qui prédit qu’il faudra plus d’un demi-siècle pour atteindre la parité au sein du personnel permanent d’un organisme public tel que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ! La compétition pour accéder à des postes de directeur de recherche et de professeur est rude, et d’autant plus difficile lorsque vous êtes une femme. L’évolution des carrières des femmes en recherche est symptomatique d’un problème plus large de la place des femmes dans une société démocratique, avec une proportion de femmes qui chute drastiquement pour les postes de prise de responsabilité et de visibilité. Dans mon domaine de recherche, les sciences de la vie, il y a autant de doctorantes que de doctorants alors qu’il y a moins de 5 % de directrices de laboratoire. Ainsi, ce plafond de verre dans l’évolution des carrières des femmes ne peut pas s’expliquer par un vivier moindre.